Promenade
sur les Terrils
entre Loire et Layon...
Comme dans toutes les
régions ayant connu une grande histoire industrielle, les traces du
passé sont toujours présentes. Pour les houillères, en l'occurence, il
s'agit des chevalements et des terrils.
Concernant les chevalements angevins, nous n'en n'avons plus que des
photos : étant pour la plupart en poutrelles de bois (il n'y en a eu
qu'un en structure métallique), ils ont été immédiatement démontés ou
détruits après la fermeture de l'exploitation.
Les terrils, quant à eux, n'ont pas tous subi ce triste sort. Certains
ont été étalés ; on y cultive maintenant de la vigne. Il en reste tout
de même de beaux "spécimens" qui étonnent les promeneurs se balladant
autour de la Corniche Angevine. Certes, ils sont loin d'égaler les
terris du Nord ou de l'Est (on peut dire indifféremment Terril ou
Terri). Face à ces gigantesques montagnes, nos terrils angevins
font figure de collines laminées par le temps. Ils n'en sont pas moins
esthétiques et fascinants. Maintenant il est temps de vous les
présenter, sous forme d'une petite ballade qui commence à...
St-Aubin-de-Luigné
: Terril de la Roulerie
Notre promenade
débute à l'entrée du village, en bas de la grande côte de la Roulerie.
La mine, qui porte le même nom, est assez ancienne puisque son activité
remonte à la fin du XVIIème siècle. Le terril est totalement
conservé. Il fut installé à flanc de coteau, tout près du puits Bigeard
(1904 - 1927). Il reste encore les bâtiments de la mine (hangars
au-dessus du terril) où siégeaient la machinerie et les bureaux.
Continuons la ballade en descendant le coteau vers le village. Un peu
avant l'église, tournez à droite. Au bout de la rue, vous êtes à côté
de...
St-Aubin-de-Luigné
: Terril de la Mine (restes)
Il est
complètement recouvert de végétation. Une partie a été déblayée et
étalée. Ce qu'il en reste permet tout de même d'imaginer la forme
d'origine. Cette mine fut exploitée par les houillères de Layon et
Loire vers 1870. A noter : le bâtiment en briques plates derrière le
terril. Il s'agit de l'ancienne forge.
Emprunter la route principale qui longe l'église et remonte le coteau.
En haut, un peu avant le village des Barres, arrêtez-vous face à la
pancarte "Les Sablères"...
St-Aubin-de-Luigné
: Terril des Sablères (restes)
Il ne reste pas grand chose du terril de la mine des Sablières (ou
Sablère). On peut juste localiser les deux mètres de remblais
complètement noirs sur lesquels passe un chemin. Le reste du terril a
été étalé sur les terrains alentour. Continuons, car la prochaine étape
est de taille, il s'agit de...
Chaudefonds-sur-Layon
: Terril des Malécots
Pour accéder au
site des Malécots, il faut rattraper la route de la Corniche, direction
Chalonnes-sur-Loire. Un peu avant Ardenay, à droite, vous apercevrez,
de la route, une tour en bois : c'est le site des Malécots.
Le terril de ce site minier restauré est le plus conservé d'entre tous.
Il s'agit en effet de la dernière exploitation de charbon d'Anjou, qui
a fermé en 1964. N'hésitez pas à grimper sur la structure en bois,
reconstruite à l'identique du chevalement qui existait autrefois : la
vue en haut est magnifique (Chapelle Ste-Barbe-des-Mines et vallée de
la Loire). Pour nous, il est important de maintenir le site en état et
d'empêcher la végétation de gagner du terrain. C'est un témoignage
unique du passé de la région. Géologues, biologistes, paléontologues,
riverains et touristes... se succèdent sur ce site propice à de
nombreuses observations.
Attention : le terril de ce
site est dorénavant interdit d'accès. Merci de respecter cette règle et
de l'observer depuis les plateformes aménagées. Plus d'infos sur le
site des Malécots sur la page
dédiée.
Poursuivons notre marche : juste à côté des Malécots, en rattrapant la route, à droite, et caché par le coteau...
Chaudefonds-sur-Layon : Terril St-Marc
Le carreau du puits St-Marc fait partie des nombreux complexes
houillers installés sur la Concession de Layon et Loire. Il est le seul
à avoir conservé son terril dans sa totalité. Celui-ci est caché à
flanc de coteau, derrière le carreau minier. Il est un peu plus facile
de l'observer de l'autre côté de la coulée, sur le coteau en face. Son
accès est assez délicat, il est dissimulé sous les arbres.
L'exploitation a cessé vers 1850.
Traversons maintenant la route départementale et rentrons dans les
vignes. A une centaine de mètres du site des malécots, un peu en amont
du hameau du Pin, nous pouvons nous arrêter sur...
Chaudefonds-sur-Layon : Terril des
Bourgognes
La
mine des Bourgognes est une des nombreuses exploitations de l'ancienne
concession de Layon et Loire. Elle porte le nom de la principale veine
de charbon qu'elle a exploitée : la veine des Bourgognes, une des plus
puissantes du secteur mais une des plus dangereuses aussi car célèbre
pour son grisou. L'extraction a duré de 1825 à 1835, par un puits
profond d'une centaine de mètres.
Le terril est bien visible puisque formant une petite colline sombre au
milieu des vignes. Une partie a été étalée mais il reste un beau tas de
déchets miniers : blocs de grès, de schistes et de charbon se partagent
el terrain.
Retournons au bord de la Loire, traversons le Louet et arrêtons-nous
devant...
Chalonnes-sur-Loire : Terril de Désert
La mine de
Désert dépendait de la célèbre concession de Désert-La Prée administrée
par la famille Las Cases et les ingénieurs Jacques Triger et Achille
Fagès.
Cette exploitation est bien connue pour ses exploits techniques.
Le terri
est en partie recouvert de végétation mais demeure intact. Il a brulé
longtemps ; les pompiers et les crues de la Loire n'y ont rien fait :
des flammes bleues s'échappaient encore du sol en 1999.
Il suffit de creuser un peu pour s'en rendre compte : la température
est encore élevée en certains endroits.
Un mur de soutènement entoure le carreau et le puits est toujours là.
Il est possible de passer la tête par un trou du cuvelage : la vue est
vraiment surprenante !
C'est là que se termine notre promenade, sur la colline artificielle de
Désert.
J'espère de tout coeur vous avoir donné envie de flâner sur les terris angevins !
F.M.