La chapelle Ste-Barbe des Mines
SON HISTOIRE...

Façade

Dans la descente entre Ardenay et Chalonnes, s’élève une jolie chapelle qui évoque pour le pays l’activité des mines de charbon. Au cours du siècle dernier, les mineurs de St-Aubin , Chaudefonds et Chalonnes étaient obligés de se rendre à leur paroisse respective ; l’éloignement les empêchaient de trouver une consolation proche dans la pratique de la religion. Aussi, en 1854, à la mort du comte Emmanuel de Las Cases qui avait su donner un si bel essor à nos mines de charbon, sa veuve, la comtesse, née Elizabeth Poudret, décida, à la mémoire de son époux, d’édifier un lieu de culte au cœur du petit bassin houiller.

Le 30 septembre 1860, au milieu de l’allégresse populaire et après deux ans de travaux, la chapelle était bénite etDessin de la Chapelle inaugurée. C’est un édifice romano-byzantin, unique dans notre région ; sa façade est remarquable ; il nous reste deux tourelles coiffées de clochetons ajourés, à toiture conique, entourant une façade à pignon pointu, surmonté de la statue de Ste-Barbe. La tête en fut fusillée par un soldat français, gardien des prisonnier allemands en 1945 ; il fit aussi un carton des deux croix qui surmontaient les tourelles. Deux entablements séparent cette harmonieuse façade : celui d’en haut, soutenu de médaillons sculptés aux curieuses figures, est surmonté de huit petites fenêtres aveugles, avec fines voussures ; au centre, le porche, malheureusement, lui aussi avait été abîmé par les vandales.

Au soleil couchant, le tuffeau de cette façade accroche les plus belles couleurs : c’est vraiment le joyau de la Corniche Angevine.

L’intérieur de la Chapelle comprend nef, chœur et deux petits transepts restaurés en 1984 et 1985. La nef est voûtée ; ce qu’il en reste au niveau du chœur et de la croisée des transepts peut en donner l’idée ; la voûte des briques légères est effondrée ; elle reposait sur de beaux chapiteaux surmontés de colonnes engagées ; les fenêtres aux vitraux colorés, éclairaient largement l’intérieur. L’ensemble était harmonieux, simple, équilibré ; la mémoire populaire garde le souvenir des huit panoplies de mineurs. Avec les bannières des paroisses minières, elles en étaient la plus pittoresque décoration. Un bel autel sculpté était érigé entre les transepts ; derrière celui-ci reposait Madame la comtesse Félix de Las Cases, morte toute jeune, ainsi que son bébé. Son mari, à la suite de ces deuils, entra dans les ordres. Il devint le premier évêque de Constantine. Longtemps, sa mitre resta accrochée au mur au-dessus de la tombe de sa jeune femme.

Suivant la vieille coutume, les tombes vinrent se grouper autour du chevet de la chapelle. Ce cimetière rappelle qu’autrefois, ce coin était très peuplé.

Des enterrements, des baptêmes, des mariages se célébrèrent dans la chapelle des Mines, en particuliers celui d’une des demoiselles de Las Cases, devenue baronne des Michells. Des enfants de Las Cases, le marquis, naquirent dans la maison de famille et furent probablement baptisés dans la chapelle.Panorama

En 1874, pour des raisons politiques, Monsieur le comte Barthélemy de Las Case (frère d’Emmanuel) quitta Chalonnes, donna chapelle et maison à l’Evêché. La première devint succursale de St Maurille de Chalonnes et l’autre presbytère. Puis le tout revint à la famille, retourna l’Evêché et finalement rentra dans la famille pour enfin devenir propriété privée.

De 1877 à 1915, elle fut l’église d’une paroisse regroupant les villages de la Corniche.

Longtemps à l’abandon, tristement marquée par le passage de la guerre 39-45, victime ainsi que son cimetière d’un scandaleux vandalisme, elle menaçait totalement ruine. Le sentiment populaire assistait impuissant à cette spoliation de son patrimoine.

En 1982, fut posé un permis de démolition ; celui-ci suscita la création d’une association intercommunale qui en fit l’acquisition. Cette association avait pour mission la sauvegarde du bâtiment dont la charpente menaçait de s’écrouler…

Avec l'an 2000, l'ambiance intérieure de la Chapelle Sainte-Barbe des Mines s'est enrichie de couleurs grâce aux "Fenestrages" de Marie-Noëlle Harang. Ces quinze "fenestrages" ne sont pas des vitraux, mais des peintures sur polycarbonate, ils évoquent par leurs couleurs la vie rude des Mineurs, les heures difficiles au fond de la Mine, mais aussi les moments heureux de leurs familles.

La thématique "De l'Obscurité à la Clarté" que l'on découvre en parcourant la nef se retrouve dans les cinq verrières du chœur qui symbolisent les étapes de la vie du Christ.

Voir quatre de ces fenestrages.
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L’intérêt de cette chapelle existe sur tous les plans : témoignage d’une activité industrielle, bel ouvrage d’art, bien qu’il ne soit que du XIXème siècle, richesse touristique car elle embellit le site. Elle fait partie du patrimoine départemental et l’association espère toujours l’aide de ceux qui sont attachés au patrimoine de notre pays.

Localisation de la Chapelle :
Carte de situation
Carte www.maporama.com